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Spoutnik
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6 janvier 2004

La lettre

Depuis quelques jours, quand je passe au rez-de-chaussée, je me dirige vers ma boite au lettre. Je lui jette des regards étonnés. Je lui pose même des questions, avant même de ne l'ouvrir. Je l'interroge. Je veux savoir.

"L'as tu reçue ?", je lui demande.
"Va savoir, à toi de vérifier !" me répond-elle souvent, finaude.
Alors j'ouvre la boite. Et comme à chaque fois, il n'y a rien.

D'autres fois, je lui déclare, "vas tu enfin me le dire ! bougre de boite !"
"Je n'ai rien à te dire, vérifie toi même !" clame-t-elle excédée.
Alors j'ouvre la boite. Et comme à chaque fois, il n'y a rien.

Parfois je lui murmure tout doucement "Ma chère, réponds moi, dis moi si tu l'as reçu ?"
Et elle, minaudant pour le plaisir, me dit dans un souffle "viens à moi et tu le sauras !".
Alors j'ouvre la boite. Et comme à chaque fois, il n'y a rien.

Hier, lorsque je la questionna énergiquement "Boite, l'as tu reçue ?",
elle alla jusqu'à hurler en finno-ougrien "Arrêtera-t-il enfin de me presser de questions ?"
Alors j'ai ouvert la boite. Et comme à chaque fois, il n'y avait rien.

Ce matin, descendant l'escalier, je lui dis "boite, dis moi s'il te plaît ?"
Elle me regarda d'air mutin et me dit "Non, je ne te le dirais pas !"
Alors j'ai ouvert la boite. Et comme à chaque fois, il n'y toujours avait rien.

Cela fait maintenant près de quinze jours que cette lettre recommandée de licenciement aurait dû me parvenir. A mon avis (de réception) ils m'ont oublié. Après tout, tant qu'ils continuent à me payer, c'est toujours cela de gagné.

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