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8 décembre 2004

La plénitude de l'obéissance (ou la certitude de la conscience du choc)

Dans la chambre, tout est simple et linéaire. Il n’y a pas grand-chose à faire. Seulement rester immobile, figé. Raide. Comme contraint. Attendre que cela vienne. Attendre que quelqu’un décide de ce qu’il va faire de nous. Car on n’est qu’une chose, un simple objet. Avec un rôle précis. Un office. Son office: servir. Un seul but : agir comme souhaité. Agir par obligation. Le plaisir d'obéir. Se perdre dans la servitude. Obéir au doigt et à l’œil qui nous dirigent.. La plénitude dans l'obéissance. Jouir de sa sujétion. Inébranlable, attendre l’ordre. Et dès qu’on en reçoit l'ordre, il s'agira d’obéir, foncer, foncer. Un simple message rien de plus. Aller tout droit dans la direction qui nous est indiquée. Faire tout ce que l’on nous demande. Pas plus, mais pas moins non plus. Aller droit, directement. Sans plus se perdre. Dans la chambre, tout parait encore simple. Après, tout se compliquera, mais pour l’instant tout est facile, simple et clair : attendre l’ordre libérateur. Il n’y a rien d’autre à dire. C’est ainsi et cela suffit.

Puis soudain, tout arrive.

Le doigt qui décide, celui qui commande, tire. Le percuteur percute. La combustion combuste. On est projeté en avant. Violemment. La pénétration dans l’air devient notre constante préférée. Notre thésaurus est la résistance des matériaux. Quoiqu’il se passe, la responsabilité de ce qui va suivre ne nous incombe pas. La responsabilité appartient au doigt et à l'oeil qui viennent de tirer. On n’a en rien décidé de ce qui va suivre. Ce n'est pas nous. La conscience de l’action n’est en rien comptable des conséquences de l’initiative.

J’ai ces temps-ci l’optimiste d’une balle de 9 mm qui file droit vers un mur de béton brut, après avoir fait, au passage, exploser la tête d’un ex-vivant.


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