Lettre ouverte à moi moi-même
Savez vous que dans ma tête je vais bien ? Je me suis aperçu de cela hier soir. Cela fut comme une révélation. Soudainement. La conviction d'un poids qui avait disparu. Comme cela. Pfff ... parti.
J'ai eu l'impression positivement étrange que les brumes amères qui se développaient depuis quelques temps dans mon esprit s'étaient enfin évaporées. Leur départ laissant la place à une certaine forme de sérénité. Oui, de sérénité. J'en fus très heureux, croyez moi, d'autant que mon état général s'en est trouvé immédiatement modifié. De même, la vison du monde induite par cet état général s'est elle-même trouvée considérablement changée. Tout s'est donc modifié en cascade. Comme je vous le dis. C'est bien n'est-ce-pas ?
Le seul mais, car il y a un mais, comme en toute chose, c'est la peur que, désormais, la lucidité prenne la place de la morosité qui, jusqu'alors, me tenait. Je sais, par habitude, que la lucidité n'apparait jamais seule. Malheureusement. Au contraire, elle possède son propre cortège de maux. Elle s'accompagne ainsi le plus souvent d'un accès de cynisme et de distanciation. Le sujet principal étant naturellement moi-même.
Ainsi le constat est simple : je passe sans arrêt de l'apitoiement mélancolique à l'autodérision cynique. Cela, c'est toute ma vie. Un effet de balancier constant et régulier. Soit je me noie, soit je me regarde m'être noyé.
Il ne me reste plus qu'à espérer m'arrêter le plus longtemps possible dans un état intermédiaire, la voie du milieu pourrait-on dire, dans lequel je serai à même de me reposer quelque peu.
A part cela ? Tout va bien. Et vous ?