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Spoutnik
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11 mars 2006

Il y a un an, dans les mêmes circonstances, j'écrivais ...

Le tournoi des VI Nations 2005.

Par chance, il existe des moments exceptionnels dans la vie. Des moments qui arrivent à ponctuer une année par leur seule existence. Parmis lesquels on peut aisément citer la naissance d’un enfant, les premiers pas de l’homme sur la Lune, une victoire remarquable à Civilization III, l’abolition de la peine de mort, la Flûte Enchantée sifflée par le public à l’Opéra de Paris ... Mais ces événements, même s’ils sont mémorables, ont le défaut majeur d’être uniques. Ils sont, font "pschiiit" et puis s'en vont. Voilà ce qu'il en est communément des grands moments. Et nous, nous les regardons passer, parfois perplexes, souvent désorientés.

Quoiqu'il en soit, chaque année,  un événement exceptionnel a lieu. Différent des autres événements exceptionnel, il réussit le paradoxe de rester exceptionnel tout en étant récurrent. Quel est-il ? Tout simplement le match annuel opposant la France à l’Angleterre dans le Tournoi des 6 nations. Là, année après année, on touche l’histoire. Et si l’on est croyant, on est évidemment transcendé. Ce sera soit la défaite, soit la victoire. Et bien sûr on espère la victoire car seule la victoire est belle. Et, pour ne pas gâcher l’événement, il faut absolument rester concentré. Car, règle n°1, c’est quand on n’est pas concentré qu’on prend un essai. Même en étant devant sa télé.

Car il faut le savoir, regarder un France-Angleterre, c’est comme entrer en religion. Dans une vraie religion, révélée et définitivement sacrée. Une religion avec ses prêtres, ses icônes, son souffle divin, son Graal, sa terre promise, ses saints et ses apôtres. Une religion où l’on communie ensemble, où l’on souffre ensemble, où l’on rit ensemble et où parfois on pleure ensemble. Une religion dans laquelle le temple est ovale. Une religion dans laquelle la relique est ovale. Dont les rebonds et les attermoiements déterminent la façon dont le monde tourne et se présente aux yeux de tous. Et que les mécréants, toujours prompts à médire et à ricanner, ne s’y trompent pas. Cette religion est une chose sérieuse, éminemment grave. Ils peuvent toujours rigoler, ces ignorants, de ce qu'il ne connaissent pas. Quelle importance. De toute manière, ils ne comprendront jamais rien à rien. Alors, mieux vaut qu’ils restent à la porte du temple et en ignorent à jamais la Lumière. Tant pis pour eux. Il ne connaîtront jamais ces secrets, cette béatitude, cette profondeur, cette abnégation. Car il faut le dire, cette religion est une religion d’initiés. Réellement messianique. Mais non prosélyte. Pourquoi faudrait il en effet faire de nouveaux disciples ?. Et d’ailleurs comment faire pour en créer de nouveaux ? Comment expliquer à un ignorant les arcanes de ce savoir révélé pendant un match de cette importance? C’est non seulement impossible, tant les règles sont complexes, mais c’est surtout dangereux : perdre sa concentration à tenter d’expliquer quoique ce soit et c’est l’essai assuré. En raison de la fameuse règle n°1. Alors, pendant un France-Angleterre, on se tait. On croise ses mains comme en prière. Et on espère que l’ovalie tourne rond. Pour une fois.

Cette année, les deux protagonistes avaient beaucoup à prouver et beaucoup à se faire pardonner. Un match ouvert, c’est cela que nous promettait l’affiche 2005.

Et l’on a vu une équipe de France nous montrer un tout autre visage qu’il y a une semaine, lorsqu'elle fit piètre figure face à l’Ecosse. Beaucoup moins de fautes, beaucoup plus d’impact, beaucoup de présence. Et surtout un grand réalisme qui seul permis de faire la différence. Et gagner d’un tout petit point (17-18) surà une équipe d’Angleterre face à laquelle une erreur fait au mieux 3 points et au pire en vaut 7.

Et puis, une première victoire des bleus à Twickenham, depuis 8 ans, ça le fait non ? Ca valait de se serrer les points pendant deux fois quarante minutes (plus huit).

Et alors, au soir de la victoire, dans les allées du Temple, les disciples en oraison font la fête. Ils se réjouissent et l'esprit léger, ils se prennent à rêver. Et cela bruisse de partout. Car les disciples parlent beaucoup quand ils communient ensemble. Et dans chaque discussion, dans chaque débat, dans chaque murmure reviennent toujours ces mêmes mots : « Grand Chelem » ... Alors, comme à chaque fois que ces mots sont évoqués le Grand Prêtre surgit, le crâne presque chauve et le chewing gum bénit de rigueur et comme toujours il réclame à tous un pieux silence et une profonde concentration. Et là, d'une voix grave et inspirée, il annonce que l'on en parlera uniquement quand il sera temps d’en parler. D’ici là, on reste concentré, car règle n°1, c’est quand on n’est pas concentré qu’on prend un essai. Surtout sur le terrain.

Amen.

Résultats de la deuxième journée 2005 :
Angleterre - France : 17-18
Italie - Pays de Galles : 8-38 (match France-Galles dans 15 jours, le 26/02)
Ecosse - Irlande : 13-40 (match Irlande-France le 12/03)

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Commentaires
S
Doleyruth > non je n'avais pas compris que tu ne parlais pas d'Irlande Ecosse. Et d'ailleurs, en le sachant, je comprends encore moins.<br /> C'est quoi cette histoire de chat qui est là et qui n'est pas là en fait, de soupe et de lutin de 26 kg ?!? Réellement je ne comprends rien. Mais je me demande :<br /> - si c'est bien grave ou si c'est pas mieux.<br /> - s'il y avait quelque chose à comprendre.
D
tu ne comprends rien, dis-tu...<br /> tu es froid et implacable, comme toujours, du moins ça laisse cette impression<br /> je n'ai même pas envie de te répondre, pour le coup<br /> tu n'as jamais une once d'humanité qui vient soudain se glisser en première ligne, Olivier ?<br /> tu ne sais jamais répondre aux questions que l'on te pose, ou même lire entre les lignes.<br /> tu me fais penser aux anglais, quelque part<br /> un schéma figé, et borné, duquel tu es incapable de sortir<br /> <br /> Tu ne comprends rien, dis-tu<br /> et ça me fait beaucoup de peine.<br /> Tu ne comprends rien, dis-tu<br /> Tu t'en satisfais et je trouve ça intolérable<br /> Qu'est-ce que tu ne comprends pas, Olivier ?<br /> dis-moi<br /> <br /> As-tu compris que je ne parlais pas d'Irlande Ecosse, au moins ?<br /> (n'efface pas, je t'en prie)
S
kalia > alors moi aussi.<br /> doleyruth > encore une fois, je ne comprends rien à ce que tu racontes. Ecosse-Irlande ne fut pas très intéressant. Des Irlandais dominateurs tout en faisant des fautes et des Ecossais figés, incapables de trouver des solutions de jeu. L'Irlande a gagné. Logiquement. Permettant ainsi à la france de s'assurer quasiment le victoire sur le tournoi 2006.
K
je ne suis pas tres rugby desole mais je te fais un pti coucou
D
je regardais Irlande - Ecosse cette après-midi, distraitement peut-être, car j'étais surtout focalisé sur une délicieuse tarte à la myrtille et sur les allées et venues incessantes de mon chat (que je n'ai plus, il s'appelait Youyou). On aurait aussi pu dire que je songeais surtout à Spoutnik et à ses révolutions, cela n'aurait absolument pas été surjoué. Je me serais demandé si il était fin prêt pour le combat du lendemain, ou si il peaufinait encore les derniers détails de stratégie avec le sélectionneur...<br /> ou bien si tout cela il n'en n'avait plus rien à faire... qu'il s'était mis à préférer le curling, par exemple...<br /> Puis le lutin Stringer se serait mangé un énorme tampon et malgré ses 26 kg tout mouillé il se serait relevé en un seul morceau, le coeur vaillant et la pelle à tarte aiguisée. Je crois que c'est à cet instant-là que je serais sorti de mes contemplations. C'est à cet instant-là que je me serais surpris à sourire, émerveillé devant ce spectacle incroyable, peut-être le plus enthousiasmant qu'il soit, après le curling, maybe...<br /> Puis mon chat aurait manifesté le désir soudain de sortir se tremper comme une soupe, et après une phase de jeu de plusieurs minutes l'arbitre serait revenu sur l'avantage. Il se serait alors arrêté de pleuvoir, et une boule de poil aurait alors manifesté d'un geste subtil de la patte son intention de pénêtrer dans la zone d'embut du reflet de la vitre. Puis une ultime mêlée dans laquelle les écossais se seraient faits essorés, et je me serais dit "hé bin, qui l'eut cru...".<br /> <br /> C'est un peu pour tout cela, que quelque part, tout au fond, même si il n'y a personne pour le voir, oui, il y aura toujours un sens, et une raison de courir, dans de multiples révolutions. Et que ça en fera toujours partie.<br /> Car il y aura du soleil demain.<br /> I wish...
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