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15 décembre 2003

Et toi, qu'est ce que tu fais pour le Nouvel an ?

Il existe une seule soirée vraiment stratégique dans l'année et cette soirée s'appelle le réveillon du Nouvel An. Le reste de l'année, c'est du flan ! Le réveillon du Nouvel An, ça c'est du sérieux. On aurait pu déterminer que la soirée la plus "socialement" importante de l'année, c'était, par exemple, le 27 Janvier (mon anniversaire !!!) ou même le 23 Juin ... mais non, c'est tombé sur le 31 Décembre. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme cela. Désormais, il faut faire avec.

Tous les ans c'est la même chose. En fait, cela commence vers le 1er Décembre. Dès ce moment là, les premières questions fleurissent : "Où passes-tu le nouvel an ?" ... "Es tu à Paris pour le nouvel an" ... "Cette année, passons nous le Réveillon ensemble ?" ... "tu veux venir chez moi pour le réveillon ?"

Personne demande jamais "Avec qui passes tu le nouvel an ?" ... par peur sans doute de se voir répondre "je le passe avec les Chirac, qui m'invitent au Fort de Brégançon" ou pire, en compagnie des gens avec lesquels, justement, vous vouliez le passer mais qui ne vous ont pas invités (l'affront suprême, la honte éternelle !!!)

Dès les premiers jours de Décembre, le monde se sépare en deux groupes (aux motivations totalement différentes) : les inviteurs et les invités, qui tous jouent au grand jeu du Réveillon.

Pour les "invités", l'Art à ce moment là, c'est de recevoir un maximum d' invitations, mais SURTOUT ne pas donner de réponse positive ou négative. Un bon stratège du Nouvel An se doit de collectionner un maximum d'invitations, afin de pouvoir choisir la meilleure, celle où il y a le plus de "UP".

A moins de 10 invitations différentes, le réveillonneur est un petit joueur.

Pour les "inviteurs", la stratégie consiste à inviter le plus tôt possible, mais sans donner l'impression d'insister, les personnes les plus en vue possible (les "UP"). Il est en effet indispensable de recevoir au plus tôt la confirmation de la présence de quelques unes de ces personnes sachant que que si celles ci ne viennent pas là, le réveillon sera un fiasco complet : les grosses pointures refuseront de participer et on s'emmerdera ferme entre les second couteaux (les "DOWN") et les piques assiettes traditionnels (les "UPPER DOWN").

Se planter une fois, ça va encore. Mais louper deux réveillons et vous êtes catalogué à vie comme un looser professionnel.

Au moment de l'installation du sapin de Noël (vers le 15 Décembre environ), la France passe en alerte rouge (defcon 2, comme disent nos voisins outre-atlantique) : tout le monde s'affole. Il ne reste plus que deux semaines pour s'organiser. La tension monte. Les groupes explosent. Les groupes se font et se défont. Certains se désolidarisent pour passer avec d'autres. Les inviteurs se font de plus en plus pressants (une bonne moitié a déjà abandonné son projet d'invitation) et certains "invités" craquent : ils acceptent. Le jeu pourtant consiste toujours encore à retarder sa réponse pour être sûr du meilleur plan possible ... mais attention à ne pas se retrouver sans rien au dernier moment et être obligé d'accepter une invitation de "seconde zone".

C'est à ça qu'on reconnaît les grands des petits joueurs.

C'est tellement important de réussir son réveillon que même Sadam Hussein est sorti de sa cachette, hier, afin de pouvoir entrer lui aussi dans le grand jeu du Réveillon. Il ne se voyait tout de même pas passer le 31 Décembre tout seul, avec ses deux gardes du corps, dans son 3m2.

Et moi ? Moi, j'en suis déjà à 12 invitations différentes ! Et je sais si cela continue, je vais m'engueuler avec tout le monde. Comme d'habitude. Le 31 décembre 1999, j'ai même passé le réveillon aux urgences à Saint Antoine. Incontestablement le meilleur de ma vie !

Mais cette fois-ci, sachez le, j'ai décidé de ne pas me faire chier. Ce sera soirée transe SM avec chaînes, fouets, latex, maîtresse et menottes. Cette année, j'ai choisi de m'éclater !!! Cela va être grandiose.

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